1-The Chronicles of Riddick 2.43
2-Hunt for Riddick 4.43
3-Vaako Conspiracy 3.19
4-One Speed 3.08
5-The Sweet Spot 1.29
6-The Animal Side 0.53
7-Arrival At Helion 1.10
8-Save My Family 1.19
9-Kyra's Theme 1.21
10-Helion Attack Pt.2 1.12
11-Imam's Death 1.46
12-Necromongers 1.26
13-Show You The Way 1.59
14-Hellhounds 2.18
15-Pops A Gork 1.34
16-The Slam 2.43
17-Furyan Energy 0.59
18-The Purifiers End 3.20
19-Aereon Fortells 1.50
20-Final Betrayals 1.55
21-Keep What You Kill 2.32
22-End Credit-Final Chronicle 4.02

Musique  composée par:

Graeme Revell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-066580

Produit par:
Graeme Revell
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargés de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Music Business Affairs
for Universal Pictures:
Philip M.Cohen
Préparation de la musique:
Gregg Nestor, Dominic Hauser
Monteurs de la musique:
Josh Winger, Ashley Revell

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2004 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE CHRONICLES OF RIDDICK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Graeme Revell
David Twohy ne se doutait certainement pas que son désormais célèbre 'Pitch Black' rencontrerait un tel succès, surtout auprès des fans de série-B de sci-fi qui considère déjà 'Pitch Black' comme un film culte. Quatre ans plus tard, Twohy rempile pour un second épisode intitulé 'The Chronicles of Riddick', et qui s'articule cette fois-ci autour du personnage de Riddick, toujours interprété par Vin Diesel (qui est aussi l'un des producteurs du film). En réalité, Twohy espère là développer une nouvelle saga épique, puisqu'en même temps que 'The Chronicles of Riddick', Twohy a produit un film d'animation intitulé 'Dark Fury', qui raconte l'histoire reliant 'Pitch Black' et 'The Chronicles of Riddick'. Pour ce second épisode, Twohy et son équipe ont mis le paquet, car après un budget de 23 millions de dollars pour 'Pitch Black', ce second opus a coûté 105 millions de dollars, une somme colossale comme on pourrait s'en douter. Dès lors, le mot d'ordre était donné: il s'agissait de faire plus gros, plus fort, plus vite, plus massif! Le réalisateur voulait éviter la redondance avec le sujet du premier film et a décidé de changer totalement de registre et de passer du film d'horreur au film d'action/sci-fi pur et dur (le réalisateur prévoit d'en faire une trilogie). En ce sens, ce second épisode évite le piège des suites habituelles mais ne convainc finalement qu'à moitié, la faute peut-être à un scénario ultra linéaire et à une mise en scène lourde: les scènes d'action, aussi convaincantes qu'elles soient, sont sans cesse plombées par des mouvements de caméra chaotiques à la limite du délire visuel, à tel point que l'image finit par être saturée, quasiment épileptique, abrutissante au possible. Comme dans le récent 'Van Helsing' de Stephen Sommers, tout va trop vite, tout est trop gros, et à force de vouloir toujours trop en faire, cela finit par porter préjudice au film. Comme nous le savions tous déjà, nous sommes à l'ère de la surenchère visuelle à Hollywood, où l'on joue désormais au jeu de celui qui fera la plus énorme production du cinéma pop-corn U.S., avec son armada d'effets spéciaux et de scènes spectaculaires. C'est probablement ici cette surenchère excessive qui trahit le film, auquel on peut ajouter la froideur ennuyeuse et la lourdeur du jeu de Vin Diesel (pourtant plus attachant que dans 'Pitch Black') et la qualité tout à fait quelconque et sans originalité de la mise en scène d'un David Twohy que l'on a pourtant connu plus inspiré.

L'histoire est quant à elle, on ne peut plus simple. Recherché par une bande de mercenaires, Riddick (Vin Diesel) échappe à ses poursuivants et arrive sur la planète Helion Prime où il retrouve l'Imam (Keith David) avec qui il avait réussi à s'échapper de la planète des monstres dans le premier épisode. C'est là qu'il croise la route des féroces Necromongers, ceux que certains surnomment les 'semeurs de morts', dirigés par le puissant haut-commandeur (Colm Feore) et ses pouvoirs surhumains. Les Necromongers n'ont qu'un seul credo: convertir ou détruire l'humanité entière. Les Necromongers continuent ainsi d'étendre leur vaste empire dans le chaos et la violence, détruisant les planètes qui refuseraient de se convertir à leurs croyances. Au fanatisme de ces croisades sanguinaires et barbares s'oppose Riddick, le bandit rebelle originaire de Furia, une des planètes détruite par le haut commandeur et ses sbires. Selon les croyances, il est dit qu'un Furien a le pouvoir de s'opposer aux Necromongers, et il semblerait bien que l'imperturbable Riddick soit celui-là. Capturé et amené à la prison de Crematoria, Riddick réussit à s'échapper au terme d'un long combat après avoir retrouvé Jack, alias Kyra (Alexa Davalos), la fille qu'il avait sauvé et confié à l'Imam dans le premier épisode. Ensemble, ils vont affronter les Necromongers qui cherchent à tout prix à retrouver et à éliminer Riddick, seule véritable menace s'opposant à leur règne de chaos.

Graeme Revell avait signé la partition atmosphérique de 'Pitch Black'. Après une collaboration avec David Twohy sur 'Below', Graeme Revell retrouve donc le réalisateur pour leur troisième collaboration sur 'The Chronicles of Riddick'. Pour ce second opus hautement spectaculaire, Revell a sorti l'artillerie lourde façon 'The Negotiator' ou 'Titan A.E.' avec grand orchestre, synthés et grande chorale (sans oublier quelques touches ethniques typiques du compositeur). Si vous avez apprécié les atmosphères électroniques macabres de 'Pitch Black', attendez vous à du changement car, à l'instar de ce second opus, le score de 'The Chronicles of Riddick' change radicalement de style et se concentre dorénavant sur l'action. On retrouve ainsi le thème principal de 'Pitch Black' associé à Riddick ainsi qu'un nouveau thème plus sombre et imposant associé aux Necromongers. Mais la véritable nouveauté par rapport au premier score vient évidemment du fait que Revell a mis les bouchées doubles et a recours à un orchestre et une chorale, chose qu'il ne pouvait pas se permettre sur 'Pitch Black' étant donné le budget plus mince de ce premier épisode. L'ouverture du film nous plonge d'emblée dans l'ambiance recherchée par le compositeur: après un début sombre, des percussions acoustiques/électroniques se mettent en place sur fond de cordes/cuivres et de choeurs (avec soliste féminine qui double la chorale) pour le thème grandiose des Necromongers, évoquant toute la puissance maléfique de ces semeurs de mort. On notera l'utilisation des traditionnelles percussions électroniques qui, associées aux percussions acoustiques (timbales, etc.), décuplent la force musicale suggérant les pouvoirs du haut-commandeur et de ses troupes. A noter une première allusion au thème de Riddick à la fin du morceau.

'Hunt for Riddick' est le premier grand morceau d'action du score, tout à fait typique de ce que Revell écrit pour ce genre de film. On retrouve ici les traits de cordes héritées manifestement de 'Bats' et les cuivres dissonants de 'Tomb Raider'. Les percussions électroniques/acoustiques contribuent à asseoir cette ambiance de course poursuite dans la scène où Riddick est poursuivi par les mercenaires au début du film. Une fois encore, Revell s'affirme en tant que bon artisan hollywoodien et fourni le strict minimum pour ces scènes, et malgré le côté très fonctionnel de la musique, l'efficacité de son score à l'écran reste évidemment incontestable. On notera l'utilisation plus rythmée du choeur à la fin du morceau, une bonne idée qui vient ajouter un peu de punch à la musique de 'The Chronicles of Riddick, surtout dans les morceaux d'action pur et dur. Dans le même ordre, et toujours dans ce souci d'efficacité et de rendu spectaculaire, 'One Speed' est un énième morceau d'action tonitruant pour la course sur la planète Crematoria, avec ce qui semble être l'un des meilleurs morceaux d'action du score, où l'on retrouve les cordes rythmées de 'Hunt for Riddick' et une excellente utilisation du choeur avec la partie orchestrale (qui sonne parfois de manière un peu 'cheap', surtout au niveau des cuivres, et ce malgré la grande formation orchestrale du Hollywood Studio Symphony). Revell en profite pour développer le thème de Riddick pour évoquer les exploits de ce dernier, sur fond de rythmiques électroniques.

Les touches ethniques chères au compositeur de 'Dune' et de 'The Crow' se retrouvent par exemple au début de 'Arrival at Helion' avec une flûte orientale pour l'arrivée sur la planète Helion Prime, sans oublier les percussions arabisantes du début de 'Imam's Death' pour la mort du personnage de Keith David ou la chanteuse soliste du sombre et bref 'The Animal Side'. Si les passages plus atmosphériques laissent parfois à désirer à cause de leur manque de relief et d'intérêt - même à l'écran - comme 'Vaako Conspiracy', 'Show You The Way', 'The Sweet Spot' ou l'inutile 'Kyra's Theme' (qui ne ressemble en rien à un thème), ce sont bien évidemment les nombreux morceaux d'action qui attirent ici notre attention, et ceux qui apprécient le Graeme Revell de scores tels que 'The Negotiator', 'Tomb Raider' ou 'The Saint' devraient être ravis à l'écoute de passages d'action massifs tels que 'Helion Attack Part 2' (les Necromongers attaquent Helion) avec ses choeurs massifs annonçant la destruction de la planète, 'Hellhounds' avec son excellent motif rythmique de cordes à la 'Bats' et ses percussions métalliques/tambours décrivant l'affrontement frénétique entre Riddick et des sbires du haut-commandeur, sans oublier d'autres moments assez accrocheurs comme 'The Slam' et ses percussions massives ou le conclusif 'End Credit' pour le générique de fin, reprenant les principaux moments d'action du score.

De la part de Graeme Revell, on ne s'attendait guère à mieux, car aussi efficace que soit le score de 'The Chronicles of Riddick', il n'en demeure pas moins un Revell très standard mais réellement bien au-dessus de tout ce qu'il a pu faire récemment dans le genre (comme par exemple le médiocre 'Collateral Damage' ou le passable 'Daredevil'). Le compositeur utilise bien ses deux thèmes principaux et nous livre une partition orchestrale bien plus accrocheuse et plus accessible que sa sinistre partition atmosphérique de 'Pitch Black'. Du coup, le compositeur se montre moins inventif, suit les recettes à la lettre et nous offre une partition somme toutes très fonctionnelle et très conventionnelle, sans une once d'originalité et de recherche. Mais, comme annoncé au début de ce paragraphe, on ne s'attendait guère à mieux de la part de Revell. Néanmoins, force est de constater que le compositeur sait toujours écrire des musiques accrocheuses lorsqu'il sait profiter des gros moyens mis à sa disposition ('The Negotiator', 'The Saint', etc.), et à ce sujet, 'The Chronicles of Riddick' n'a rien d'une partition médiocre, même si l'on regrette le manque d'originalité d'un compositeur autrefois plus inventif. L'efficacité de la musique à l'écran est incontestable, apportant sa touche d'action, de suspense et de spectaculaire au film. Bref, voilà donc un score qui satisfera sans aucun doute les fans du compositeur mais qui risquera fort de laisser totalement indifférent les autres.


---Quentin Billard