Philippe Sarde
Philippe Sarde est sans aucun doute l’un des plus importants musiciens du cinéma français des années 70 jusqu’à aujourd’hui. Frère aîné du producteur Alain Sarde, Philippe débuta très tôt dans la musique puisque sa mère, Andrée Gabriel, était une chanteuse d’opéra à Paris. Par la suite, Sarde appris l’harmonie, le contrepoint, la fugue et la composition avec Noël Gallon, qui est, avec Georges Auric, l’un de ses parrains, et aura une influence déterminante dans la future personnalité de compositeur de Sarde. Rappelons que Gallon fut le professeur de Maurice Duruflé, Olivier Messiaen, Henri Dutilleux ou bien encore Lukas Foss ou Tony Aubin. A 17 ans, le jeune Sarde réalise un court-métrage en noir et blanc dont il compose lui-même la musique avec ses propres moyens. Il demandera alors à Vladimir Cosma de l’aider à orchestrer sa composition. Un an après, Sarde hésite à se lancer dans la réalisation ou la composition. C’est alors qu’il rencontre par hasard le réalisateur Claude Sautet qui lui propose d’écrire la musique du film « Les Choses de la Vie » en 1970. Le succès est alors au rendez-vous, Philippe Sarde devenant ainsi, au fil des années, l’un des compositeurs les plus prisés du cinéma français, et même outre-atlantique, puisqu’on le sollicitera aussi en Amérique (il travaillera par exemple avec Roman Polanski, Costa-Gavras, John Irvin ou bien encore Marshall Brickman.
Parmi ses principales collaborations, on citera de nombreuses musiques pour des films de Claude Sautet, Pierre Granier-Deferre, Marco Ferreri, José Giovanni, Bertrand Tavernier, Georges Lautner, Jacques Doillon, Jacques Rouffio, Robert Bresson, Moshé Mizrahi, Pierre Schoendoerffer, Yves Boisset, André Téchiné, Bertrand Blier, Alain Corneau, Jean-Jacques Annaud, Laurent Heynemann, Alexandre Arcady, etc. Le style musical de Philippe Sarde se caractérise bien souvent par un classicisme élégant et riche qui témoigne du savoir-faire incontestable du musicien, doublé d’une intelligence et d’un goût évident pour des partitions riches aux harmonies savamment élaborées et dignes des grands maître, avec un style mélodique souvent très reconnaissable et un art du contrepoint remarquable. Sarde a travaillé avec quelques grands musiciens d’horizons diverses, qu’il s’agisse du classique, du jazz, du rock ou de la musique avant-gardiste/expérimentale, des genres qu’il a abordé dans le cinéma depuis les années 70 jusqu’à maintenant.
Si le compositeur est aussi connu pour ses prises de position radicales et ses nombreux coups de gueule (qui lui valurent parfois d’être malmené par d’autres compositeurs ou critiques), il apparaît qu’au regard de ses quarante années de carrière exemplaire pour la musique de film, Philippe Sarde est avant tout l’un des plus passionnants musiciens du cinéma français, auteur de chef-d’oeuvres mémorables tels que « Le Train », « La Grande Bouffe », « L’Horloger de Saint-Paul », « Les Seins de glace », « Sept morts sur ordonnance », « Le Locataire », « Le Juge et l’Assassin », « Barocco », « Mort d’un pourri », « Le Crabe-tambour », « Le Sucre », « Tess », « Coup de torchon », « Le Choix des armes », « Fort Saganne », « Pirates », « L’Ours », « Music Box », « La Guerre du Feu », « Pour Sacha », « L 627 », « La Fille de d’Artagnan » ou bien encore « K ».