Joel McNeely
Né d’une famille de musiciens qui le prédestinèrent déjà à son futur métier de compositeur, Joel McNeely étudia jeune le piano, la flûte et le saxophone. Après avoir joué dans plusieurs orchestres, McNeely étudia à l’université de Floride les arrangements jazz. Mais sa carrière de musicien débuta à la ‘Eastman School of Music’ où il passa sa maîtrise de composition. Mais il fut difficile pour le jeune McNeely d’obtenir des projets concrets et il se contenta de jouer en tant que musicien de studio jusqu’à ce qu’il se décide à écrire et enregistrer une démo et à l’envoyer à des compositeurs et des producteurs. Ce furent finalement Bruce Broughton, David Shire et Pat Williams qui lui répondirent favorablement. C’est ce qui lui permit de rentrer dans le ‘Sundance Film Institute’ de l’Utah, un institut dirigé par Robert Redford où les jeunes compositeurs sont mis en contact avec des agents du monde entier. C’est à ce moment là que McNeely put obtenir ses premiers projets pour la télévision à la fin des années 80 avec ‘Splash, Too’ (suite du célèbre ‘Splash’), ‘Davy Crockett: Rainbow in the Thunder’, ‘Parent Trap III’ ou ‘Parent Trap: Hawaiian Honeymoon’. Son premier film remonte à 1987 avec une comédie totalement oubliée nommée ‘You Talkin’ to Me?’. Après sa participation à quelques téléfilms et quelques séries telles que ‘Tiny Toon Adventures’ et surtout ‘The Young Indiana Jones Chronicles’ (produit par George Lucas), c’est le ‘Samantha’ de Stephen La Rocque (1992) qui permit à McNeely de se faire connaître du public et d’obtenir par la suite des projets plus stimulants tels que ‘Iron Will’, ‘Terminal Velocity’, ‘Radioland Murders’, ‘Gold Diggers: The Secret of Bear Mountain’, ‘Wild America’ ou ‘The Avengers’. Malheureusement, McNeely est toujours plus ou moins resté dans l’ombre d’autres grands compositeurs d’Hollywood, et malgré le fait qu’il soit estimé par un grand maître comme Jerry Goldsmith, McNeely n’a jamais eu la chance d’obtenir de grands projets plus constructifs où il pourrait déchaîner son inspiration (un peu comme ‘Star Wars: Shadows of The Empire’ où il eut toute liberté de faire ce qu’il voulait). Depuis plusieurs années déjà, McNeely se fait aussi connaître en tant que chef d’orchestre (il dirige la plupart du temps ses propres partitions) en dirigeant des enregistrements de partitions mythiques pour Varèse Sarabande, incluant ses réenregistrements pour ‘Vertigo’ de Herrmann, ‘Body Heat’ de Barry, ‘Sunset Boulevard’ de Waxman, ‘Rebecca’ de Waxman ou encore ‘Psycho’ de Herrmann. Compositeur passé maître dans l’art de l’écriture symphonique (il avoue d’ailleurs avoir une certaine passion pour ce genre musical), Joel McNeely est un artiste doué mais en manque de projet stimulant. Son principal défaut est peut-être un certain manque d’originalité et d’idées plus personnelles, ce qui fait qu’on le compare quelque fois à John Debney ou Bruce Broughton. Sa musique additionnelle pour le ‘Air Force One’ de Jerry Goldsmith prouve d’ailleurs bien à quel point McNeely sait se fondre dans le style des autres compositeurs mais sans idées très originales. Néanmoins, il serait injuste de considérer McNeely comme un simple artisan hollywoodien alors qu’une grande partition comme ‘Star Wars: Shadows of The Empire’ a prouvé toute la mesure de son talent de symphoniste.