Compositeur américain particulièrement prolifique entre les années 80 et 90, Bruce Broughton a été associé à quelques grands titres de l’époque, qu’il s’agisse des westerns comme « Silverado » ou « Tombstone », de films d’aventure comme « Young Sherlock Holmes » ou de dessins animés comme « The Rescuers Down Under ». Grand symphoniste épaulé d’une grande connaissance de la musique classique, Broughton est malheureusement tombé dans l’oubli à l’aube des années 2000, totalement délaissé par une production hollywoodienne qui préfère nettement s’intéresser à la plus jeune génération et aux rythmes modernes de Hans Zimmer. Pourtant, Broughton a brillé tout au long de deux décennies en faisant preuve constamment d’un grand sens de la mélodie et d’un talent d’orchestrateur sûr - tout en possédant une verve musicale très américaine d'esprit, certaines de ses compositions étant parfois assez proches du style d'Aaron Copland. Des partitions comme « Young Sherlock Holmes », « Silverado », « Lost in Space » ou bien encore « The Rescuers Down Under » ont su marquer durablement les esprits par leurs grandes mélodies amples et riches, un trait constant dans les oeuvres de Broughton. Le compositeur a aussi été l’un des premiers musiciens à écrire pour un jeu vidéo vers la fin des 90’s avec sa grande partition symphonique pour « Heart of Darkness » (1998). Véritable touche-à-tout, Broughton a aussi beaucoup écrit pour la télévision (des musiques pour des séries TV telles que « JAG », « Warm Springs » ou « Dallas » sans oublier quelques musiques de séries animées telles que « Tiny Toon Adventures »), pour des parcs d’attraction et même pour le long-métrage musical culte de Michael Jackson, « Moonwalker » (1988), pour lequel Broughton signe un score orchestral pour la dernière section du film (lors de la séquence où Michael Jackson sauve les enfants et affronte Joe Pesci). Alors que le cinéma semble avoir tourné le dos à Broughton, ce dernier s’est reconverti depuis plusieurs années dans la direction d’oeuvres musicales, et plus particulièrement les réinterprétations de grands classiques du Golden Age hollywoodien comme « Ivanhoe » et « Julius Caesar » de Miklos Rozsa ou « Jason & The Argonauts » de Bernard Herrmann. Si Broughton est encore actif de temps à autre sur des direct-to-video purement alimentaires et quelques séries TV, c’est surtout dans les salles de concert que le compositeur est aujourd’hui le plus actif.