Danny Elfman
Avec l’aide de son frère Richard Elfman, Danny Elfman forma dans les années 70 le groupe ‘Mystic Knights of Oingo-Boingo’, et ce pour les besoins du film de Richard Elfman, ‘The Forbidden Zone’. Alors que le groupe de rock changea plusieurs fois de nom pour adopter celui plus connu de ‘Oingo-Boingo’, Elfman commença à se lier d’amitié avec un jeune réalisateur plein d’esprit et de vivacité, Tim Burton. C’est avec ‘Pee-Wee’s Big Adventure’ que Elfman signa en 1985 son premier grand score orchestral, suivi par des partitions telles que ‘Beetlejuice’, ‘Batman’, ‘Edward Scissorhands’, etc… compositeur et musicien rebelle, Elfman refusa les conventions d’écriture de son époque, se laissant aller à la fantaisie qui a fait le succès de son style dans les années 80/début 90. Mais depuis le milieu des années 90, la fantaisie a laissé place au formalisme Hollywoodien et aujourd’hui encore, Elfman écrit de manière plus conventionnelle tout simplement parce qu’il a vieilli et que les défis d’antan ne l’intéressent plus. On considère souvent son sombre score pour ‘Dolores Claiborne’ (1995) comme le tournant dans le nouveau style de «Mr.E ». Toujours fidèle à Tim Burton, Elfman continue d’écrire des musiques inspirées pour le célèbre réalisateur mais sans la verve fantaisiste qui le rendu célèbre auparavant. Il serait idiot d’attendre encore quelque chose d’Elfman dans ce domaine. Le compositeur a déjà dit plus d’une fois que les folies du passé ne le branchaient plus et qu’il sentait aujourd’hui le besoin de passer à autre chose, à des partitions plus atmosphériques avec généralement un seul thème et pas forcément très mémorisable. Il est donc clair que le style d’Elfman a bel et bien changé (pas complètement de manière irréversible comme nous le prouve des scores bien délirants tels que ‘To Die For’ en 1995 par exemple). On reproche un peu trop souvent à Elfman ses emprunts à Nino Rota et à Bernard Herrmann, un compositeur pour lequel Elfman n’a jamais caché son intérêt. On parle souvent de l’étonnante ressemblance du célèbre thème de ‘Batman’ avec ‘Journey To The Center of The Earth’ de Bernard Herrmann. On parle souvent aussi des emprunts à Nino Rota dans ‘Beetlejuice’. Mais Elfman s’est déjà expliqué à ce sujet là et ne considère pas qu’il y’a plagiat mais inspiration. De toute façon, ce n’est pas ici le but que de prendre parti pour l’un ou pour l’autre et cela ne doit en aucun cas altérer le fait qu’Elfman est un des plus grands compositeur de musique de film que le cinéma américain ait connu depuis les années 80.