John Williams
Difficile de parler de quoique ce soit de nouveau au sujet de John Williams (à ne pas confondre avec le guitariste homonyme - aucun lien de parenté!), probablement le plus célèbre et le plus populaire compositeur de musique de film américain de son temps. Né en 1932 d’un père musicien de Jazz, il étudia la musique à la prestigieuse Université de Californie de Los Angeles et a étudié la composition avec Mario Castelnuovo-Tedesco. Pianiste de sessions en 1956 pour des orchestres de film, il s'intéressa rapidement à la musique de film et alla aux studios de la 20th Century Fox pour écrire des orchestrations et faire des arrangements. Après avoir écrit plusieurs série TV sous le pseudonyme 'Johnny Williams', il finit par écrire la musique de quelques films plus importants tels que 'The Reivers' (1969), 'Jane Eyre' (1970), 'The Cowboys' (1972), 'The Poseidon Adventure' (1972), 'The Paper Chase' (1973), 'Cinderella Liberty' (1973) et c'est sa rencontre avec Steven Spielberg sur 'Sugarland Express' en 1974 qui marqua les débuts de l'une des plus célèbre collaboration réalisateur/compositeur que le cinéma américain ait connu. Après ce premier film (Spielberg venait de réaliser 'Duel' bien avant d'avoir rencontré John Williams), les vieux amis collaboreront ensuite de manière fidèle sur tous les films de Spielberg excepté ‘The Color Purple’ en 1985 (écrit par Quincy Jones). En 1975, ‘Jaws’ fit sensation avec ce célèbre thème de 2 notes terrifiant. Maître de l’orchestre symphonique et de la technique des leitmotive Wagnérien que Williams mit si brillamment en œuvre dans ‘Star Wars’ (1977), Williams s’est très vite distingué comme l’un des plus grands héritiers du Post-Romantisme allemand de Richard Strauss, Anton Bruckner ou bien encore Gustav Mahler (sans oublier d’inclure Richard Wagner encore dans l’ère Romantique en Allemagne à son époque). Une écriture orchestrale raffiné, des orchestrations très travaillées, des thèmes célèbres dans le monde du cinéma (Jaws, Star Wars, E.T., Schindler’s List, Raiders of The Last Ark, etc…), un côté très ‘Americana’ très clairement influencé d’Aaron Copland et de Ralph Vaughan Williams (une influence indéniable chez John Williams, surtout au niveau de ses orchestrations et de certaines de ses lignes mélodiques), l’un des compositeur fétiche de John Williams (on notera aussi des ressemblances dans certaines de ses partitions avec Richard Strauss, Tchaïkowsky, Dvorak, Sibelius, Vaughan-Williams, Wagner, E.W.Korngold, etc…), tout cela fit la réputation solide de John Williams dans le monde de la musique de film. Le talent de John Williams n’est plus à démontrer. Il est par conséquent peu surprenant qu’il s’agisse de l’un des rares compositeur de musique de film à avoir autant de partition éditée et publiée pour le public, alors qu’à l’heure actuelle, des étudiants de musique doivent se battre pour mettre la main sur des partitions d’autres compositeurs moins prestigieux. On peut aussi considérer John Williams comme le grand successeur du ‘Golden Age Hollywoodien’ des sieurs Rosza, Newman, Steiner et surtout Korngold. Perpétuant la tradition de la grande écriture symphonique américaine des années 20/30, Williams démontre qu’il est encore aujourd’hui possible d’écrire des partitions symphoniques sans l’appui de ressources technologiques et contemporaines. En ce sens, John Williams rejoint des compositeurs comme Alan Silvestri ou James Horner, des compositeurs qui mettent en avant l’orchestre dans leur musique et perpétuent une des plus belle tradition musicale de toute la culture occidentale: la musique symphonique. Exemplaire, l’écriture de partitions tels que ‘Star Wars’ ou ‘Schindler’s List’ (que l’on pouvait considérer comme une sorte de concerto pour violon) a permit de rendre les oeuvres de Williams populaire auprès du public et aujourd’hui encore, ses fans contient de crier au génie avec ses oeuvres plus récentes. A l’aise dans l’aventure, la comédie ou le drame, Williams est le compositeur de toutes les émotions, capable aussi bien de faire sourire que de tirer les larmes des yeux ou de provoquer la peur et l’angoisse. Spielberg a une fois décrit son ami de toujours comme un brillant ‘conteur d’histoire’ en musique. Williams sait cerner tous les aspects des films qu’il met en musique et avec un professionnalisme rare, retranscrit tout cela dans sa musique. Si l’on a injustement critiqué Williams pour son côté pompeux des années 70/80, le compositeur a très vite sut rappeler qu’il savait faire autre chose que des fanfares héroïques à l’américaine. La reédition de son très beau score pour ‘Jane Eyre’ (1970) a permit aux béophiles de découvrir une autre facette du compositeur, toujours dans la veine classique (ici, on pense à la musique de chambre de Schubert). ‘Stepmom’ (1998) montrait un Williams intime sur une partition tout en retenue, tandis que le sinistre score de ‘JFK’ (1990) permettait à Williams d’utiliser les synthétiseurs comme rarement il l’avait fait auparavant. John Williams est et restera à jamais l’un des chef de file de la musique de film américaine et probablement l’un des plus géniaux compositeurs que le cinéma ait connu depuis très longtemps. Un musicien déjà légendaire!